Patience...
Saki est aujourd'hui un peu moins optimiste qu'il ne l'était le mois dernier, car nous n'avons toujours pas de voiture. La possibilité de fuir l'environnement maudit, dans lequel nous avons la sensation d'être incarcérés contre notre gré, est repoussée sine die. De toute façon, une voiture n'aurait pas grande utilité pour le moment puisqu'il est interdit de circuler au-delà d'un périmètre de 20 km, pendant 3 heures au maximum. Aussi, Saki et moi, nous avons remisé dans un tiroir obscur nos velléités d'évasion. Il nous faudra certainement passer l'hiver au cœur de l'enfer urbain avant de reprendre l'élaboration d'un plan qui nous conduira vers un peu plus de libertés ou, du moins, vers un territoire où nos jours seront faits de soleil, de vent, de pluie, de neige, mais aussi du chant des oiseaux, tandis que nos nuits seront de véritables nuits presque noires, bercées par le croassement des crapauds, sous un ciel souvent étoilé. Saki et moi, nous ne renonceront pas à cette idée. Alors, armés de patience, nous nous soutenons mutuellement dans l'attente des jours meilleurs.