Le matin

Dimanche 6 juin 2021

 
voie romaine

« Chante mon âme, chante et bois une gorgée du nectar de la matinée ; chante, mon âme, tant que le ciel bleu et la campagne seront pour toi une bacchanale dont la beauté sera capable de t’enivrer !
Chante, mon âme, chante avant que la nuit ne prenne fin et que le loup sauvage hurle dans la montagne ! »

 Teresa Will Montt | 1893-1921 - Chili

Dernière limite

Mercredi 11 mai 2021

 

Traverses [deligne.eu] ne suivra pas au delà de la fin de cette semaine. J'ai résilié le contrat passé avec IONOS — entreprise alors dénommée 1&1 lorsque, fin mai 2006, je louai l'un de leurs serveurs sur lequel je commençais à développer Traverses. J'ai donc sauvegardé le blog associé à Traverses sur Blogger, ainsi qu'une partie de Soleil d'Hiver sur l'un des serveurs de Free. Reste que je vais, d'ici un mois ou deux, rompre aussi le contrat passé avec Free au tout début du troisième millénaire. L'avenir de Voie Sans Issue est désormais très limité dans le temps. Tout cela, parce que, Saki et moi, nous allons vivre à l'écart de cette maudite Civilisation — très peu à la marge, en réalité, puisqu'il est impossible d'échapper véritablement à l'emprise de l’État et du Capital, ce couple exécrable qui, insidieusement au fil du Temps, a fait de la Vie sur Terre un abominable Enfer. Bref, si pendant plus d'un an aucune publication ne s'est affichée sur V.S.I., il est assez probable que celle-ci soit l'une des dernières, sinon la dernière. Passa la vida...

L'amour aux temps du coronavirus

Jeudi 12 mars 2020

 

Je mesure, ces temps derniers, toute la difficulté à produire un texte qui dépasse les 500 signes. Chaque jour, je m'enfonce un peu plus dans les sables vaseux des marécages silencieux qui s'étendent à perte de vue sous mes yeux chassieux. Il me faut faire des efforts colossaux pour aligner plus de dix mots. Les voix intérieures, qui, par le passé, m'indiquaient allègrement les chemins de la prose joyeuse et volubile, sont désormais atones. Le règne autoritaire de l'Aphasie s'est durablement installé dans mon esprit. Aucune révolution pleine de fureur et de bruits ne se dessine à l'horizon. Lorsqu'ils survolent ce champ de ruine, les derniers rapaces furtifs et affamés restent muets. Aux temps du coronavirus, l'amour des beaux discours est mort. Pas même le son des tristes lamentations ne bruisse dans le lointain. Le verbe insouciant s'est définitivement noyé, emporté par le maelstrom de l'existence malade qui coure si vite vers l'embouchure du Monde. Nulle résurrection possible. L'épais brouillard s'est levé. Rien à espérer.

Nouvel élan esthétique

Mercredi 11 mars 2020

 

Longtemps, pendant plusieurs années, l'adresse du site qui ouvre sur cette page est restée dans l'ombre la plus noire, parce que, jusqu'à présent, je n'avais pas pensé construire une architecture virtuelle située à cet endroit. Les seules pages hébergées ici, depuis des lustres, sont celles de A l'Ombre du Grand Sycomore. Hier, mardi, dans la nuit, j'ai commencé à dessiner les contours de cette architecture dans le but de redoubler Traverses. Mais, surtout, avec l'intention de trouver un nouvel élan esthétique en développant un site qui pourra peut-être servir d'annexe au précédent. Cela tout en sachant que je prends le risque de disperser encore plus mes publications qui s'étalent déjà un aux quatre coins de la Toile sur une multitude de blogs ou micro-blogs que j'ai renoncés à répertorier de manière exhaustive. Pourtant, je persiste, ce soir encore, dans l'idée d'afficher de nouvelles pages sur le Web, bien que je ne berce pas d'illusions sur la durée de cette entreprise qui pourrait rapidement tourner court... Seul l'avenir le dira.

Un terrain presque vague

Mardi 10 mars 2020

 

Ci-dessous, pour faire joli, une photographie faite dans le quartier qui date du tout début de l'année.

quartier

Le langage aliène ma liberté

Mardi 10 mars 2020

 

« Souvent le langage, comme l'autoroute encombrée, n'est qu'une prison, n'est que contrainte. Il aliène ma liberté en excluant tout ce qui n'est pas lui, il exige les pleins pouvoirs. Mais parfois, grâce à lui, nous empruntons des routes de traverses, riches de sensations nouvelles ou oubliées, leur donnant même une intensité accrue. Il parvient à faire entendre l'inouï, à rendre visible l'invisible. »

 Jean-Bernard Pontalis, Traversée des ombres